Zona ophtalmique

Le zona est une dermatose virale fréquente, dûe à une réactivation du virus varicelle-zona, appartenant à la famille des herpes virus, qui est le virus responsable de la varicelle.

L’incidence annuelle est comprise entre 1,5 et 4 nouveaux cas pour mille.

Elle est beaucoup plus fréquente chez la personne âgée ainsi que chez le patient immunodéprimé (dont SIDA).

Les trois principales formes de zona sont la forme intercostale, la plus fréquente, et les formes ophtalmique et otitique, comportant un risque important de complications.

Le zona ophtalmique, qui nous intéresse plus particulièrement, représente environ 10% des formes de zona et nécessite une prise en charge urgente par l’Ophtalmologiste afin de faire le bilan de l’atteinte oculaire éventuelle et d’adapter le traitement. Le zona ophtalmique, en absence de soins, peut altérer la qualité de la vue en raison de l’atteinte de la cornée.

 

Les symptômes du zona ophtalmique :

Le patient consulte pour des dysesthésies et des douleurs exacerbées par des stimuli même minimes. Le zona survient souvent en dehors de toute cause évidente, mais on peut retrouver un stress physiologique (maladie infectieuse, traumatisme) ou psychologique déclenchant.

Le diagnostic est plus facile lors de la phase suivante devant de l’éruption cutanée, associée à un syndrome infectieux et des troubles sensitifs.

L’éruption cutanée: elle est cyclique, unilatérale, de topographie caractéristique.

Elle débute par des placards rouges, séparés par des intervalles de peau saine. Des vésicules apparaissent après quelques heures, isolées ou en bouquet, remplies d’un liquide clair puis trouble, donnant une ulcération se recouvrant d’une croûte qui tombe entre le dixième et le quinzième jour en laissant une cicatrice atrophique.

L’évolution se fait en deux ou trois poussées successives, avec coexistence d’éléments d’âge différent et disparition en deux à six semaines.

L’éruption reste localisée dans le territoire d’une ou plusieurs des branches du nerf ophtalmique pouvant toucher le front, le pourtour de l’œil (annexes de l’œil, paupières…) et la cornée, de façon unilatérale.

L’atteinte cornéenne n’est pas visible par un examen direct, et nécessite un examen par lampe à fente et instillation d’un produit de coloration, la fluorescéine à la lumière bleue.

Le diagnostic est parfois évident, parfois plus difficile, le tableau pouvant simuler une atteinte herpétique, un érysipèle, une dacryocystite, un eczéma de paupière…

Les principales complications du zona ophtalmique sont :

-La kératite (25 à 30 % des cas), dont la forme compliquée évolue vers l’opacification, la perforation et l’anesthésie de la cornée.

-L‘uvéite, pouvant se compliquer en glaucome.

-Les atteintes de la rétine ou du nerf optique pouvant se compliquer en une baisse de l’acuité visuelle, voire en une cécité monoculaire.

-La névrite optique (voir notre chapitre uvéite).

-La surinfection.

 

Traitement du zona ophtalmique :

Le traitement antiviral est systématique.

L’aciclovir ou le valaciclovir, utilisés par voie orale sur une durée d’au moins une semaine, sont indiqués pour éviter les complications oculaires.

L’Ophtalmologiste, en fonction de l’examen cornéen  jugera de l’opportunité de traitement complémentaire (aciclovir en pommade ophtalmique, gels lubrifiants).

Les corticoïdes sont contre-indiqués car susceptibles de provoquer une flambée de la maladie.