Traitement du Glaucome : le processus médico-chirurgical

Le traitement du glaucome vise à faire baisser la tension oculaire pour atteindre une pression cible.
La pression cible est la pression sous traitement qui permet de prévenir la progression ou l’apparition de déficits du champ visuel.
On considère qu’une diminution de 20 % de la pression initiale est le plus souvent suffisante.
Une diminution de 25 % de la pression diminue le risque de progression de 45%.
En cas de glaucome avancé, la pression doit être de moins de 18 mm Hg et dans certains cas, plus basse.
Tout glaucome diagnostiqué doit être traité soit par collyres, soit par un traitement Laser, soit par une opération chirurgicale.

Le traitement par voie médicale

Pratiquement toujours sous forme de collyres qui devront être instillés régulièrement pour une meilleure efficacité.

Le choix du collyre prescrit en première intention dépend de sa tolérance, de son efficacité et de ses contre-indications et effets indésirables.

  • Certains agissent en baissant la sécrétion de l’humeur aqueuse de l’œil :
    • Collyres bêta bloquants (Timoptol, Carteol, Betoptic…)
      Mais il faudra au préalable s’assurer de l’absence de contre-indications (maladie cardiaque de la conduction, asthme, diabète insulinodépendant etc.…).
      Ils sont le plus souvent prescrits en première intention à raison d’une fois ou deux par jour.
    • Certains collyres sont des inhibiteurs de l’anhydrase carbonique dorzolamide (Trusopt, Azopt)
    • Citons également les collyres alpha 2-agoniste (Alphagan, Lumigan …)
  • D’autres collyres agissent au contraire en augmentant l’élimination de l’humeur aqueuse :
    • Collyres Adrénaline et dérivés (Epinephrine)
    • Collyres Prostaglandine (Xalatan, Travatan) très prescrits.

Ces traitements peuvent entraîner une modification de la couleur des yeux, une modification ciliaire  et, comme tous les autres collyres, une irritation oculaire à l’instillation voire des allergies.

Ajoutons enfin que chaque classe peut être associée à une autre dans un même flacon afin d’augmenter l’efficacité :

  • Béta bloquant et pilocarpine (CARPILO, TIMPILO),
  • Inhibiteur de l’anhydrase et antagoniste adrénergique (COSOPT),
  • Prostaglandine et béta-bloquant (XALACOM).

En pratique un collyre à base de béta-bloquants est souvent instauré en première intention mais certains choisissent volontiers égalemnt une prostaglandine du fait de son moindre risque d’effets secondaires.

Traitement du Glaucome : le mode chirurgical

Le traitement du Glaucome par chirurgie, quoique plus rare, reste le dernier recours lorsque le traitement médical ou par laser est en échec (augmentation de la pression, aggravation du champ visuel, traitement non suivi).

Lors d’un traitement du Glaucome par chirurgie, l’opération se réalise soit en ambulatoire soit après une courte hospitalisation.

Elle fait appel à la trabéculectomie ou à la sclérectomie profonde.

Les deux techniques permettent de réaliser une voie de passage supplémentaire permettant l’évacuation de l’humeur aqueuse.

Contrairement à l’opération de la cataracte au cours de laquelle la vision revient rapidement, la chirurgie du glaucome entraîne, quant à elle, dans les jours qui suivent, une mauvaise vision qui dure quelques jours.

De plus elle ne permet pas de réparer les lésions du nerf optique qui ont été définitivement détruites.

Dans des mains expertes, le succès de l’opération du glaucome sur des yeux jamais opérés est d’environ 90 % à 2 ans.