Diabète

Rétinopathie diabétique

Chez une personne diabétique, lorsque la rétine est atteinte, on parle de rétinopathie diabétique.

Il en existe deux formes:

  • Forme simple :

Les vaisseaux sanguins anormaux laissent s’échapper du liquide et des graisses causant ainsi un œdème de la rétine.

  • Forme proliférante :

Cette forme est plus grave. Pour compenser un manque de sang, de petits vaisseaux anormaux poussent et envahissent la rétine. Malheureusement, ces vaisseaux sont fragiles, et s’ils se rompent, ils provoquent des hémorragies. Cette prolifération réactionnelle de néovaisseaux par production de facteurs de croissance, dont le VEGF, se produit à la surface de la rétine, puis dans le vitré.

C’est la rétinopathie diabétique proliférante qui fait toute la gravité de la maladie.

On estime qu’environ 40 % des diabétiques sont porteurs d’une rétinopathie, ce qui représenterait environ 1 million de patients en France.

Dans le diabète de type 1, la rétinopathie diabétique ne survient en général pas avant 7 ans d’évolution ; après 20 ans d’évolution, 90 à 95 % des diabétiques de type 1 ont une rétinopathie diabétique, dont 40 % une rétinopathie proliférante.

Dans le diabète de type 2, 20 % des diabétiques de type 2 ont une RD dès la découverte de leur diabète. Le risque à long terme des diabétiques de type 2 est moins celui d’une rétinopathie proliférante (20 % des patients) que celui d’un œdème maculaire (60 % des patients).

 

Symptômes :

Dans la forme simple de rétinopathie diabétique, il n’y a souvent pas de symptômes, mais s’il y a œdème maculaire, ceci peut causer une perte de la vision des détails.

Quant à la rétinopathie proliférante, elle ne donne habituellement aucun symptôme tant qu’il n’y a pas eu d’hémorragie. Celle-ci peut survenir à la suite d’un effort physique, d’une poussée d’hypertension artérielle ou sans cause apparente. Une petite hémorragie pourra se manifester par de simples taches mobiles dans la vision, alors qu’une hémorragie importante peut faire perdre toute vision à l’œil atteint.

 

Evolution, complications :

Dans le cas d’une rétinopathie diabétique proliférante, des complications peuvent survenir, hémorragie intra-vitréenne par saignement des néo vaisseaux, décollement de la rétine dû à une contraction du tissu fibreux de soutien des néo vaisseaux (prolifération fibro-vasculaire), voire une prolifération de néo vaisseaux sur l’iris (néo vascularisation irienne) et dans l’angle irido-cornéen (glaucome néovasculaire).

 

L’examen du fond de l’œil est capital :

Un examen du fond d’œil précoce dès la découverte du diabète, puis une surveillance ophtalmologique régulière tout au long de la vie du diabétique doivent permettre d’éviter l’évolution vers des complications graves de la rétinopathie diabétique.

En l’absence de rétinopathie diabétique, ou en cas de rétinopathie diabétique minime, un examen ophtalmologique annuel est suffisant.

En cas de rétinopathie diabétique plus grave, une surveillance ophtalmologique tous les 4 à 6 mois peut être nécessaire.

Le fond d’œil se fait avec un ophtalmoscope, ou mieux maintenant, avec un rétinographe non mydriatique qui donne des clichés numériques haute définition sans avoir besoin d’instiller au préalable de collyres pour dilater la pupille.

 

Les autres examens :

D’autres examens vont permettre d’affiner le diagnostic, de visualiser les lésions et de préciser le pronostic ainsi que d’assurer la surveillance régulière de ces patients :

Angiographie en fluorescéine : clichés de la rétine après injection veineuse d’un colorant, OCT rétinien…

 

Prise en charge et traitement :

L’équilibration stricte de la glycémie et de la tension artérielle, associée à une surveillance annuelle du fond d’œil est le meilleur traitement préventif de la rétinopathie diabétique.

L’effet bénéfique d’une bonne équilibration glycémique sur l’incidence et la progression de la rétinopathie diabétique a été démontré chez des diabétiques de type 1.

 

Traitement de la rétinopathie diabétique proliférante :

La photo coagulation panrétinienne (PPR) au laser est le traitement spécifique de la rétinopathie diabétique proliférante. Elle consiste en une coagulation étendue de toute la rétine périphérique. Elle est réalisée en ambulatoire sous anesthésie de contact.

La PPR permet d’obtenir la régression de la néovascularisation pré-rétinienne et pré papillaire dans près de 90 % des cas et de réduire considérablement le risque de cécité lié à la rétinopathie diabétique proliférante.